Chaque année, dans le monde, 6 millions d’enfants meurent avant l’âge de 5 ans, dont la moitié de malnutrition, l’autre moitié se répartissant entre pneumonies, diarrhées, paludisme, tuberculose et sida pour l’essentiel.
Chez les adultes, les accidents du travail et maladies professionnelles en tuent environ 2 millions.
Les suicides et homicides en tuent environ 1,5 millions dont un tiers est lié à la consommation d’alcool, un autre tiers à l’usage de psychotropes dont beaucoup sur prescription médicale. On suppose que pour le tiers restant, la nature humaine se suffit à elle-même.
Parmi les maladies infectieuses de l’adulte, la palme revient encore aux pneumonies et diarrhées avec respectivement 3,5 et 2,5 millions de morts, suivies par le SIDA et la tuberculose avec chacun leur 1,5 millions de morts annuelles, puis le paludisme et la grippe avec chacun 500 000 morts.
Dans un autre registre, le tabac et l’alcool tuent à eux seuls 10 millions de personnes. Bien que les modes de calcul soient contestables, nous n’allons pas chipoter sur des écarts de 2 à 3 millions de morts. Les morts d’origine médicamenteuse commencent à être également comptabilisées, dans les pays de l’OCDE, elles arrivent à se hisser parfois jusqu’à la troisième place de toutes les causes de mortalité. Là, évidemment, la polémique fait rage.
Le diabète et l’obésité représentent 4 millions de morts chaque année, et l’on se perd en conjectures sur les causes de ces épidémies. Trop récentes pour être de nature génétique. Il reste l’hypothèse des causes environnementales, mais le débat se veut ouvert, voire béant.
Nous ne parlons pas des morts par maladies cardio-vasculaires, tumorales ou neuro-dégénératives, puisque ce sont des morts liés majoritairement à l’âge. Il apparaît que ni les sciences biomédicales ni l’OMS et autres institutions n’aient encore considéré l’âge comme un facteur prédisposant à la mort. J’en suis ravi malgré les doutes liés à mon sens inné de l’observation.
Quelles que soient nos théories (infectieuses, génétiques, environnementales, économiques ou sociales) sur ces statistiques de la mortalité, on est en droit de s’étonner qu’une épidémie virale totalisant 1 million de morts en un an continue à susciter tant d’émoi médical et tant d’activisme politique. D’autant plus que l’éventail de nos actions sur cette épidémie est infiniment plus restreint que celui que nous avons sur les autres causes de mortalité ci-dessus énumérées. Ne parlons pas de l’âge moyen des décès de cette énième virose respiratoire, puisque l’âge n’est pas encore un sujet médical. J’en suis toujours ravi malgré quelques interrogations liées à mon esprit scientifique.
C’est pourquoi, lutter contre cette épidémie en exigeant le port du masque par toute la population est une mesure très judicieuse, car c’est assurément le meilleur moyen de se voiler la face.