Les sciences de l’évolution démontrent que les espèces n’ont jamais cessé d’adapter leurs traits et leurs comportements à l’environnement. La reproduction étant le processus fondamental de la vie, la stratégie reproductrice est le trait comportemental qui présente logiquement la plus forte dépendance à l’environnement.
Un compromis entre vieillissement individuel et reproduction de l’espèce a permis de modéliser deux stratégies opposées nommées « r » et « K » pour des raisons historiques.
La stratégie « r » (ou rapide) concerne des animaux de petite taille, à croissance rapide et maturité sexuelle précoce. Ils vivent en milieux hostiles ou instables avec une mortalité élevée et une faible espérance de vie. Ils ont une nombreuse progéniture sur laquelle ils pratiquent peu de soins parentaux. Leurs populations sont fluctuantes avec peu de compétition sexuelle et guère de compétition pour les ressources mêmes si elles sont faibles.
La stratégie « K » (ou lente) est diamétralement opposée et correspond à un habitat stable ou bien maîtrisé. Les individus de grande taille ont une croissance plus lente, nécessitant plus de soins parentaux. Leur maturité sexuelle est tardive et ils ont moins de progéniture. Les populations sont stables avec une forte compétition pour le sexe et pour les ressources.
Les poissons et insectes ont une stratégie « r », alors que les primates sont des adeptes de la stratégie « K », Homo sapiens en étant un extrémiste.
Ce modèle théorique est modulé par le fait que toute espèce peut adopter une stratégie mixte ou la faire varier. Ces variations peuvent être rapides contrairement à l’idée reçue d’une évolution toujours lente. Les processus épigénétiques et culturels sont désormais connus comme les deux principaux accélérateurs de l’évolution.
Dans notre espèce, les adaptations culturelles viennent confirmer ce modèle biologique. Les classes sociales défavorisées et les pays pauvres tendent vers une stratégie « r », et inversement, les classes et pays nantis ont poussé la stratégie K jusqu’au risque du dépeuplement.
La culture de chaque pays module sa natalité. Poutine encourage la procréation pour fournir de la chair à canon à ses guerres. En attendant il en importe depuis la Corée du Nord. Les Chinois, après l’enfant unique, reviennent à une politique nataliste, car leur guerre économique nécessite des bras qui commencent à manquer. Ce pays risque fort de devenir vieux avant de devenir riche.
Quant aux pays occidentaux, l’abondance de leurs ressources et leur universalisme béat leur ont fait croire qu’ils pouvaient sans risque externaliser leurs guerres et leurs usines dans des pays « r ». Ils n’avaient pourtant cessé leurs propres guerres et fermé leurs usines que depuis très peu de temps, même au rythme rapide de l’évolution culturelle.
Nul ne peut être devin face aux aléas constitutifs de l’évolution, nous pouvons cependant être certain que les migrations ne sont pas près de ralentir, avec ou sans le docteur Folamour.