Dites-nous à quoi sert vraiment un médecin ?
Armand Colin – 2011
La priorité du médecin est-elle de faire des diagnostics, de pratiquer des soins, de produire de la médecine ou de relayer le marketing de Big Pharma ?
Puisant dans sa pratique variée, l’auteur nous entraîne dans ses interrogations sur l’évolution de son métier. Comment faire profiter le patient des progrès de la médecine tout en le protégeant de ses excès ?
Comment arbitrer entre des options et des intérêts souvent contradictoires ? Sciences biomédicales, soin individuel et politiques de santé ne jouent pas la même partition.
À la fois conteur et épistémologiste, l’auteur, d’une plume alerte, nous guide avec humour ou gravité dans le labyrinthe des paradoxes sanitaires de l’Occident. Petit à petit, il esquisse le portrait du médecin dans une société guérie de sa névrose sanitaire.
mardi soir 15/11/2011 sur Arte : excellentes interventions de votre confrère allemand et de vous-même : l’empathie ne s’apprend pas ni ne s’enseigne en 10 ans d’études : on l’a ou pas; votre couplet sur le formatage au cours des études va dans le sens de ce que je critique; j’aurais bien évidemment mis en cause la sélection car chacun va vers ses goûts préalables et l’on ne peut voir l’humain à travers la technique que si l’on a déjà les yeux ouverts sur cet aspect de notre science humaine, la médecine: bien confraternellement
comment se procurer votre livre ?
Excellent doc sur Arte le 15/11 ; je partage totalement votre point de vue sur le consumérisme de soins ; dans notre société de surconsommation , le patient consomme du soin comme tout autre bien de consommation courante , sans aucune limite … face à un médecin qui n’a d’autre choix que d’effectuer un minimum d’actes journaliers s’il veut gagner décemment sa vie … Heureuse et chagrinée à la fois de voir que le système allemand marche encore plus sur la tête que le nôtre !! Pénaliser financièrement un médecin qui fait trop d’actes alors qu’il exerce dans un quartier déserté par les médecins !!
Concernant la féminisation de la profession , j’aimerais tout de même signaler que la plupart des femmes médecins n’ont d’autre choix que de faire un peu moins d’heurs que leurs confrères masculins , car une 2è journée les attend à la maison auprès des enfants et je ne connais pas encore beaucoup de maris qui assument les taches domestiques de façon à décharger totalement leurs compagnes…
Une consoeur généraliste encore motivée et heureuse de son choix professionnel …mais pour combien de temps ??
Vous avez raison, auparavant les médecins pouvaient faire beaucoup d’heures, car tout était prêt lorsqu’ils rentraient à la maison. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, ni pour les femmes, ni pour les hommes ! Donc le nombre d’heures a diminué alors que la charge de travail a augmenté. Dans un tel système l’acte court est devenu la règle et le paiement à l’acte une absurdité qui va engloutir notre système de protection sociale.
Mon message n’a apparemment pas été retenu.
Je ne faisais pourtant que relater un fait réel me concernant. En substance :
J’ai une infection pulmonaire importante. Les urgences de l’hôpital qui ont détecté ma maladie me renvoient vers un médecin généraliste qui me prescrit un traitement permettant d’améliorer mon état. Les radios étant satisfaisantes au bout d’un mois, ce médecin généraliste me recommande de me faire contrôler dans un mois par un pneumologue. J’essaie de prendre rendez-vous. Le 1er spécialiste contacté me propose un rendez-vous dans plusieurs mois. Le secrétariat me répondant : « si vous êtes malade allez aux urgences » (ce que l’on peut traduire par : « ici on ne prend que les gens bien portants »). Le secrétariat du second, pourtant voisin de pallier, me propose un rendez-vous pas avant Mai, car avec les vacances de février et celles à venir d’avril, les rendez-vous sont décalés !! pendant ce temps un virus est peut-être en train de se propager dans mon entourage. Mais la vérité n’est pas toujours bonne à entendre concernant ce qui se passe dans un certain milieu médical.