La dépression est un symptôme, comme le sont la douleur ou la fièvre. L’évolution nous apprend que les symptômes ont une utilité adaptative.
Dans les sociétés de mammifères hiérarchisées, l’adaptation conduit à donner des signaux de soumission au dominant, afin de ne pas s’épuiser en d’inutiles combats. Chez l’humain, une théorie de 1994, solidement confortée depuis, analyse la dépression comme un blocage de ce processus adaptatif, conduisant à une soumission involontaire, donc vécue douloureusement.
Ainsi, le signal dépressif, volontaire ou non, est un signal honnête, dans la mesure où il affiche la vérité de nos propres limites.
Vouloir éliminer un symptôme (dépression, douleur ou fièvre) avant de s’être posé la question de son utilité et de son contexte est le défaut majeur de toutes les médecines. L’histoire de la pharmacologie de la dépression en est une caricature, elle concentre les plus grossières erreurs médicales. Erreurs diagnostiques en confondant symptôme et maladie. Erreurs médicamenteuses, en aggravant la prévalence et les séquelles de ce trouble.
Les antidépresseurs aggravent le risque de suicide, cela était mentionné dès la vente des premières molécules (tricycliques et IMAO). Mais, avec le succès des ISRS (prozac et autres), ce risque a été dissimulé puis dénié, y compris chez les adolescents où il est majeur. Le plus célèbre mensonge est celui de l’étude 329 qui a conclu à l’absence de risque chez les adolescents. Une étude indépendante a dénoncé la manipulation en reprenant les données brutes que le laboratoire avait dissimulées. Quant au suicide des adultes, il est facile de confondre les détracteurs, puisque le suicide est un risque inhérent à la maladie que l’on prétend soigner. Pourtant, la prévalence du suicide est en augmentation dans tous les pays où ces médicaments sont largement prescrits. Les laboratoires trouveront certainement une explication à ce paradoxe gênant…
La dépendance est également niée. Pour cela, il n’est même pas besoin de dissimuler les données et de manipuler les chiffres. La tricherie est plus simple : ces médicaments ayant souvent un effet anxiolytique, leur sevrage provoque des rebonds d’angoisse et de troubles de l’humeur. Ce désagrément est alors utilisé comme argument de preuve de leur efficacité. CQFD !
Enfin, erreurs de diagnostic et de prescription se cumulent en cas de maladie bipolaire, seule situation où le symptôme dépressif n’est pas exclusivement lié à l’environnement social, mais reflète un trouble individuel plus profond. Pour cette maladie bien réelle, les antidépresseurs sont contre-indiqués et dangereux, car ils aggravent ou déclenchent les suicides, violences et homicides. Hélas, le diagnostic est souvent porté après la prescription erronée qui le révèle.
Si la dépression affiche honnêtement une vérité individuelle, ses prétendus médicaments et leurs prescripteurs, non contents d’ignorer cette vérité, pratiquent outrageusement le mensonge et le déni.