Comme tous les médicaments, la pilule peut tuer. Chaque année, 0,03% de la population française meurt à cause d’un médicament. C’est-à-dire presque autant que par la grippe, deux fois plus que par suicide, et dix fois plus que par septicémie !
Dans les années 1970, on a compris le danger de la pilule pour certaines femmes ayant des troubles génétiques de la coagulation. C’était la contre-indication majeure avec celle de l’insuffisance veineuse.
La pilule est un cas particulier dans l’Histoire de la médecine, puisque c’est la première fois qu’une prescription pharmaceutique faite par le médecin n’avait pas pour objectif de soigner une maladie. La pilule a été un réel progrès social, une amélioration de la qualité de vie pour les femmes et l’un des éléments de leur « libération ».
Est-il scandaleux qu’un élément de confort et de qualité de vie puisse tuer ? Il semble que non, puisque nous nous accommodons fort bien des 3000 morts prématurées par accident de la route, des 30 000 par l’alcool et des 60 000 par le tabac.
Améliorer sa qualité de vie est devenu si indispensable que nul n’oserait jamais suggérer une suppression de la pilule, de l’automobile, de l’alcool ou du tabac.
Il est cependant des interactions particulièrement dangereuses, comme celle de l’automobile et de l’alcool, qui a causé tant de morts qu’il a fallu légiférer. Boire ou conduire, il fallait choisir. En quelques années, la loi a fait chuter les morts de la route de 16 000 à moins de 6000. Un gain de 10 000 vies est appréciable.
L’interaction entre pilule et tabac est également très mauvaise. Certes, les 20 morts annuelles de la pilule paraissent une moindre urgence de santé publique, mais il est pourtant facile de diviser ce chiffre par quatre en supprimant l’association pilule-tabac. Un gain de 15 vies par an serait également appréciable. Mais, faute de pouvoir légiférer sur ce point, profitons du « buzz » contre la pilule pour faire le « buzz » contre le tabac.
Les jeunes filles et jeunes femmes fument de plus en plus. Leur mortalité par cancer du poumon est en train de rattraper celle des hommes qui ne tarderont pas à les talonner pour l’espérance de vie. C’est sans doute le prix à payer pour la « libération ».
Le tabac est également un facteur important de cancer du sein. Parmi les autres facteurs de ce cancer, il faut noter les grossesses tardives et l’absence d’allaitement. Il serait donc souhaitable que les femmes ne fument plus, ne prennent plus la pilule, enfantent très tôt et allaitent pendant au moins 1 an !!…
L’ange est passé… Profitons de son absence pour répéter que le stérilet est un moyen de contraception simple, écologique, efficace et sans danger…
À condition de réapprendre les gestes simples aux médecins et de ne plus les laisser s’enfermer dans la chimie.
« Le danger, ce n’est pas ce qu’on ignore, c’est ce que l’on tient pour certain et qui ne l’est pas. » (Mark Twain)
Les patient(e)s souffrent d’un manque d’informations, et plus encore d’un manque d’explications. Les informations sont, d’autre part, souvent biaisées. Il n’y a qu’en quittant les circuits conventionnels et marchands que l’on peut s’informer efficacement.
Le véritable changement viendra-t-il (également) par les patients ?
« Le prix de la liberté, c’est la vigilance éternelle ». (Thomas Jefferson)