Depuis peu, France Inter diffuse un message sur l’accident vasculaire cérébral (AVC), au prétexte que cette pathologie est devenue l’une des premières causes de mortalité en Occident.
Nous savions depuis plus d’un siècle que l’hypertension en était le principal facteur de risque. C’est pourquoi, les médecins disciplinés, alertés par de précédents messages, ont prescrit chaque jour des tonnes d’anti-hypertenseurs.
Malgré cette précaution, la persistance des AVC nous obligea à réfléchir plus intensément.
La première idée fut de considérer que les chiffres de l’hypertension étaient faux. Les diagnostics étaient trop timides. Il fallait traiter des chiffres de pression artérielle beaucoup plus bas, car nul ne doutait qu’il existât une pression en dessous de laquelle il n’y aurait plus jamais d’AVC…
Comment la pharmacologie avait-elle pu négliger une telle évidence ?
Les médecins ont donc redoublé leurs efforts jusqu’à traiter la moitié de la population adulte (14 millions de personnes traitées aujourd’hui en France). L’effort de prévention a été planétaire puisque le marché mondial des antihypertenseurs approche les trente milliards de dollars.
Pourtant, malgré ces tonnes et ces milliards, l’AVC continue de caracoler en tête de la mortalité. Qu’avons-nous encore négligé pour que cet échec nous contraigne à alerter l’humanité sur les risques majeurs qu’elle court, au point de reléguer les infections tropicales à de la littérature ?
La pharmacologie vient enfin de trouver les trois raisons principales de cet échec. Elles viennent de nous être révélées par la Fédération Française de Cardiologie dans le cahier N° 21081 du très sérieux journal « Le Monde » daté du 30/10/2012.
1/ Les AVC surviennent de plus en plus jeune, c’est donc qu’il ne suffisait pas de traiter de plus en plus bas, il fallait traiter de plus en plus tôt.
2/ Les patients ne prennent pas assez de médicaments, car leurs médecins n’associent pas assez de classes thérapeutiques. Parfois des patients inconscients oublient de prendre leurs médicaments, ou les arrêtent parce que le traitement est trop cher ou mal toléré.
3/ Enfin, et surtout, les médecins sont trop inertes face à ce problème. Rien qu’en France, il y a encore quatre millions d’hypertendus sans traitement. En toute liberté ! Je vous laisse imaginer combien il y en a en Chine et au Nigeria. Certains médecins vont même jusqu’à penser que si le tonnage des anti-hypertenseurs n’a pas d’effets notoires sur les AVC, c’est peut-être que cette pathologie a des causes plus précises, telles que l’arythmie, ou plus générales, telles que les modes de vie. Ces médecins-là sont aussi en liberté.
Maintenant, je comprends mieux l’étonnante teneur du message de France Inter : « Dès que vous êtes témoins d’une bouche tordue, d’une difficulté à parler ou à marcher, chez l’un de vos concitoyens, appelez vite le SAMU. » Il faut désormais éviter les médecins qui risquent de négliger votre AVC comme ils ont négligé l’hypertension préalable qui l’a provoqué. Le SAMU débouchera vos artères en urgence, ainsi la mort qui n’avait pas été anticipée par votre médecin négligeant, pourra être évitée.
Malgré la honte qui m’accable, je suis ravi de savoir que le problème des AVC va pouvoir enfin être réglé. Ce message fait suite à ceux d’octobre rose sur le cancer du sein. Les dépistages généralisés de plus en plus précoces vont donc éradiquer tous les cancers et toutes les maladies cardio-vasculaires.
La mort n’aura désormais qu’une seule cause : la vieillesse. Les symptômes d’alerte médiatique pourront alors être encore plus simples : « si vous constatez que quelqu’un est vieux… »
D’ici là, n’égarez pas le numéro du SAMU…
Si, un jour, faute d’avoir toute sa tête peut-être, nous égarions le numéro du SAMU, il nous reste, « hormis » nos excellents médecins cliniciens, un choix…
« Carole en lutte contre le cancer,
Paul, malade d’Alzheimer,
Jean victime d’un AVC.
Le plus insupportable, ce serait de devoir Choisir entre ces malades.
Avec la Fondation pour la Recherche Médicale, vous Choisissez de lutter contre toutes les maladies. »
Et si, un jour, vous constatez que « quelqu’un est vieux », laissez-le vieillir tranquillement, par « tous les bouts », car irrémédiablement, là, la réalité rattrapera le rêve !
Merci pour ces Bijoux Médicaux, Ethiques et Littéraires !