La précarité sociale est devenue le principal facteur de risque de maladies, diminuant l’espérance de vie de 8 à 15 ans selon les estimations. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.
La peste frappait indifféremment le clergé, la noblesse et la plèbe. La bonne chère et l’alcool ont plus décimé les princes que les serfs. Avant la salubrité des habitats, la tuberculose et le choléra ont frappé autant de poètes que d’illettrés. Juliette Récamier est décédée du choléra.
Les excès médicaux tels que saignées et lavements ont tué plus de « grands » que de « petits » de ce monde. La fistule anale qui a pourri la vie de Louis XIV était due à l’excès de lavements. Georges Washington a été tué par d’abondantes saignées pour soigner une fièvre. Il fallait y penser !
Le tabac a emporté nombre d’acteurs de cinéma avant de devenir un marqueur social négatif. Le cancer n’a épargné aucune classe. C’est un cancer de l’estomac, et non un empoisonnement, qui a tué Napoléon et un cancer du foie qui a eu raison de Gérard Philippe. Le tabac établit désormais une prépondérance du cancer chez les plus défavorisés et chez les femmes.
Avant les médicaments antiinfectieux, les microorganismes ont sévi avec un certain sens de l’équité. Alexandre le Grand est mort du paludisme et Léon Gambetta d’une péritonite.
Réjouissons-nous de constater que les maladies auto-immunes frappent équitablement. Louis XIII est simplement le plus célèbre des milliers de patients souffrant d’une maladie de Crohn.
Le manque d’éducation n’est qu’un des nombreux facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer, mais elle n’épargne pas les présidents ; amusons-nous à une épidémiologie contestable en constatant sa petite préférence politique pour la droite, comme en témoignent Thatcher, Reagan et Chirac.
Le suicide semble commun à tous les âges et à toutes les classes, il faut noter sa prédilection pour le monde du spectacle (Dalida, Maryline Monroe, Jean Seberg, Romy Schneider, Patrick Dewaere, Robin William, Nino Ferrer), le record étant détenu par les Japonais. J’ignore pourquoi. Le monde littéraire n’est pas épargné, certes Nerval et Gary nous ont laissé leurs œuvres magistrales qui ne nous éviterons hélas ni Alzheimer, ni les nouvelles viroses émergentes. Parmi ces dernières, le SIDA a plutôt décimé les classes supérieures, sauf en Afrique où la pression parasitaire nivelle toute la société.
Les médicaments sont devenus la troisième cause mondiale de mortalité ; après avoir frappé sans discrimination, ils s’en prennent aujourd’hui aux moins éduqués dans les pays où la Sécurité Sociale est prodigue.
Les drogues addictogènes sont un nouveau fléau sanitaire qui a une forte pénétration chez les Rock-stars. Le « club des 27 » est une liste exemplaire.
Evidemment l’ADN reste un déterminant majeur. Johnny Hallyday a pu tenir 74 ans malgré le tabac, cannabis, l’alcool et la cocaïne. Sans tout cela, il aurait certainement produit des chansons jusqu’à 100 ans. Sans présumer de leur qualité. Evidemment.