Les Talibans viennent d’interdire aux filles l’accès à l’université. Une brimade de plus dans la longue série qui caractérise leur nature et leur culture – si tant est que ces deux mots puissent convenir.
À en croire les chiffres, cette brimade n’est pas la première, puisque l’Afghanistan détient depuis longtemps le record de la plus faible espérance de vie pour les femmes avec la particularité unique d’être inférieure à celle des hommes. Même dans des pays comme la Chine et l’Inde où ce que l’on nomme l’héminégligence à l’égard des nouveau-nés féminins et leur infanticide se pratiquent encore, l’espérance de vie des filles est supérieure à celle des garçons.
Cela suppose que, dans ce pays très particulier, l’oppression et la brutalité envers les femmes dépassent ce que leur résilience et leur vitalité naturelles leur ont permis de supporter dans beaucoup d’autres pays.
Les évolutionnistes nous expliquent que cette privation de liberté que les mâles infligent à leurs femelles peut s’expliquer par l’angoisse que génère l’incertitude de paternité. Quel que soit notre amour de la nature, il faut bien admettre qu’entre les infanticides et la polygynie, la vie des femelles mammifères n’est pas un conte de fée.
Acceptons donc cette lointaine biologie qui, dans notre espèce, peut expliquer des atrocités comme la ceinture de chasteté, aujourd’hui disparue, et l’excision qui se pratique encore dans certains pays. Face à ces barbaries, l’obligation de porter le voile et de prudes vêtements pourrait apparaître comme dérisoire si elle ne s’accompagnait des sévices parfois mortels que subissent les désobéissantes. Chaque époque et chaque culture a déployé ses propres fantaisies machistes.
C’est paradoxalement un grand biologiste, Thomas Huxley, qui a été l’un des premiers à ouvrir les portes de l’université aux filles et à promouvoir leur éducation à l’identique de celle des garçons. Il a été également l’un des tout premiers, avec son ami Darwin, à démontrer notre parenté avec les grands singes. Tous deux ont dû affronter la fureur des évêques de l’Eglise anglicane qui n’acceptaient pas que l’être humain, « créature de Dieu » puisse être assimilée au monde animal. Ce qui n’a pas empêché cette Église, comme toutes les autres, de brimer systématiquement les femmes, donc d’entériner notre déplorable héritage biologique. Rien n’a jamais été limpide dans le chemin tortueux de l’hominisation.
Les biologistes ont donc parcouru ce chemin plus rapidement que les prélats et les imams. Quant aux fous de Dieu armés de kalachnikov, que doit-on leur reprocher ? D’être trop lents sur la route de l’hominisation ? De se tromper d’époque ? De n’avoir pas intégré l’utilité des femelles et des femmes pour l’avenir biologique ? Ou plus simplement de manquer des capacités cognitives nécessaires pour dominer les divers scénarios de l’affrontement entre nature et culture ?
Seuls des primatologues pourraient éventuellement répondre à cette question.