Le sport nuit à la médecine

On ne cesse de répéter que la France souffre d’un manque de médecins. Plusieurs solutions sont envisagées pour remédier à ce problème présenté comme un danger pour la santé publique.

Parmi ces solutions, on ne mentionne étonnamment jamais celle qui aurait probablement l’effet le plus bénéfique sur les déserts médicaux : restreindre l’activité du médecin à la seule médecine.

Si les médecins étaient débarrassés de tous les actes qui ne nécessitent aucune expertise clinique, leurs agendas s’en trouveraient allégés de façon radicale.

Certains actes tels que la vaccination ou la prise de tension résultent de vieux rituels qu’il paraît sacrilège de modifier. D’autres sont imposés par des laboratoires qui ont piégé les patients dans des maladies sans symptômes dont la seule réalité est de devoir renouveler des ordonnances à vie (ostéoporose, hyperglycémie, hypercholestérolémie). D’autres sont imposés par des assureurs tellement hantés par leurs bénéfices qu’ils en ont perdu la notion du risque médical.

C’est parmi les actes imposés par les assureurs que l’on trouve les plus cocasses. Les certificats d’aptitude à la gymnastique au volley-ball ou au kung-fu sont simplement inutiles, d’autres sont  pittoresques comme l’aptitude à la vie en crèche, au yoga ou à la pétanque.

Les plus syndicalistes des médecins, possiblement outrés par mes propos, diront que pour renouveler un vaccin ou un médicament, il faut une expertise que le pharmacien ne peut pas posséder. Ils diront que le sport  expose à des arrêts cardiaques, y compris le ping-pong.

Pourtant, incontestablement, les données les plus sérieuses viennent confirmer la dérision de ces certificats médicaux. La mort subite par arrêt cardiaque dans le sport intensif est de 8 pour un million (0,0008 %), cette mortalité est stable et se révèle indépendante du nombre de certificats médicaux d’aptitude.

Encore une fois, la prévention est la grande absente de ces allers-retours administratifs entre de fausses expertises médicales et de lucratifs principes de précaution. Il suffirait de rappeler à tous que le sport augmente considérablement la durée de vie quand il est raisonnable et qu’il la ramène à un niveau égal ou inférieur à celui des sédentaires quand il est excessif.

Alors que le plus grand danger du sport est le dopage, ce risque est toujours dissimulé au médecin.

Autant de faits qui ajoutent à la dérision des certificats d’aptitude. Enfin, comble de dérision, le sport généralisé, sans dopage et sans excès, résoudrait encore plus efficacement le problème des déserts médicaux, puisqu’il n’y aurait presque plus besoin de médecins.

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