Le Truvada® est une association de deux antirétroviraux, déjà utilisée dans le traitement du SIDA, et qui vient d’obtenir une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) en France dans la prévention chez les sujets à risque (homosexuels masculins à rapports multiples, acteurs de films X, conjoints de séropositifs, prostituées acceptant des rapports non protégés, etc.)
Les opposants à cette ATU avancent que le risque de ces pratiques marginales ne doit pas être pris en charge par la solidarité nationale. Certes 500 € par mois paraissent excessifs pour une prévention aléatoire, mais il semblerait discriminant et contraire à notre belle solidarité nationale de ne pas l’accorder à ceux qui ont choisi ces pratiques, au seul prétexte qu’ils les ont choisies.
S’interroger sur la pertinence de cette ATU est risqué pour le médecin débatteur, car lorsque la mayonnaise médiatique a déjà pris, le politiquement incorrect devient encore plus effrayant que le SIDA. Mais ne portons pas le débat sur ce point.
L’étude ‘Ipergay’ à l’origine de cette décision comporte un biais grossier, souvent utilisé depuis quelques années par les laboratoires financeurs, consistant à interrompre l’étude avant son terme au prétexte que continuer à donner le placebo ne serait pas éthique en raison de bons résultats partiels. Éthique fallacieuse qui fonctionne bien auprès des ministères. Mais ce n’est pas non plus sur ce point qu’il faut porter le débat.
Ce médicament entraîne des résistances, comme tous les antirétroviraux, et sa généralisation aux « bien-portants » risque d’accélérer ces résistances. Mais ce n’est toujours pas de ce point dont il faut débattre. Ce médicament comporte aussi des risques non négligeables d’insuffisance rénale, mais là non plus n’est pas le sujet de notre propos.
Non le danger socio-sanitaire le plus prévisible est ailleurs, il se situe au cœur du défaut historique de la médecine, de son défaut le plus structurel, le plus permanent : l’extension des indications. Depuis la saignée qui a été mille fois trop pratiquée, jusqu’aux statines mille fois trop prescrites, en passant par les antibiotiques ou les antidépresseurs toujours cent fois trop, tous les médicaments mis sur le marché ont suivi le cours de l’extension immodérée des indications.
N’en doutons pas, le Truvada suivra cette inexorable dérive. Seule l’industrie pharmaceutique est capable de créer un marché de 20 € supplémentaire par coït, marché dont même les proxénètes et les industriels du préservatif n’auraient jamais osé rêver. Imaginons que seulement 0,1 % des coïts pratiqués dans notre pays soient ainsi pris en charge à 100% par la Sécurité Sociale ; que deviendrait alors le budget de notre belle solidarité nationale ? Il ne me vient à l’esprit que le mot avec lequel les humoristes étrangers caricaturent volontiers notre langue : houlala !
Mots-clefs : ATU, marketing, prévention, sida, truvada
Bonjour.
Le vrai problème de cette A.T.U. n’est pas l’extension des indications du truvada.
Le vrai problème, c’est le prix du traitement. Ce prix est déconnecté de la valeur de production des molécules en question.
L’économie néo libérale met sur le marché des médicaments efficaces, mais à des prix exorbitants.
L’exemple des traitements de l’hépatite C est emblématique de ce scandale.
L’industrie pharmaceutique est organisée pour faire des profits avant tout, pour soigner accessoirement…
bonjour à tous et à Mr Luc Périno
Fable: « la Responsabilisation du quidam, l’ETP et l’Argent Public » ou ce qu’il en reste en 40 ans de gabegie et autre mode de pillage « entre soi »…
Education et Santé : le talon d’Achille de nos « démocraties » en domination mâle ou le 13ème des travaux qu’Hercule (PapyPapa: chérie fais taire les gosses ou colle-les à un écran… et ferme-la aussi ») a royalement éjecté/merdé …fidèle à sa vision du « profit » : le capitalisme libéral, mode pédophilie économique décomplexée, quand on ne pond pas les petits, qu’on ne les élève pas …et qu’on ne veut pas de rival dans la course à la chefferie suprême on le casse…des tranchées au chômage, de l’hécatombe des peuples amérindiens à the modern slavery…etc, usw…toujours le P. de sd du mâle alpha renégat dégénéré : facile à reconnaître gibier toujours très abondant sur la planète, les abeilles en crèvent et nous très vite …
Il faut vous dire, Monsieur, qu’il est très instructif de constater que les mutuelles, en 1ère ligne après le meurtre de la cpam, découvrent immédiatement l’intérêt économique de la prévention éducation responsabilisation, fadaises pour nos instances incombant jusque-là aux bonnes femmes entre métros travail(s) bbs école docteurs, nuits blanches(pas toujours d’amour) ménage devoirs…. lire écrire chanter compter réciter se taire rdv variés, convoc prof , courses repas … spectacles des petits avant pendant après …cad l’Education citoyenne autonomisante …permettant à une démocratie de fabriquer le minimum de détresse à ASSISTER et d’être viable …mais il est tard Monsieur!
Il faut vous dire Monsieur, que donc l’argent privé se défend bcp mieux que ne l’a été l’argent public pdt 40 ans par une dynastie de mâles d’intelligence supérieure …du moins sélectionnée comme telle pour pérenniser la démocratie et la garantir …on sourit ou on pleure ?
…sans rancune ! mais la parité semble bien le dernier recours avant fermeture…de l’humanité humaine
Mais il est tard Monsieur il faut que je rentre chez moi = )
merci pour votre analyse chirurgicale d’un système qui fut à tendance démocratique …
battons-nous qd même …qd on ne sait rien faire d’autre !
meilleurs voeux et continuez le combat: l’Evolution n’est toujours pas un jeu pour bisounours
cathy